La Newsletter de l'Annuaire Dentaire - N°8 - Spéciale CCAM
FEVRIER 2015 Lire la newsletter sur le site de l'Annuaire Dentaire

SONDAGE EXCLUSIF ANNUAIRE DENTAIRE

Jugement sévère de la nouvelle CCAM par les praticiens dentaires

Il nous a semblé utile de sonder les praticiens dentaires sur l’introduction de la nouvelle CCAM au second semestre 2014. Pour cela nous avons procédé à un sondage exclusif*, au mois de décembre 2014, auprès de plus de 436 chirurgiens-dentistes pour recueillir leurs avis non seulement sur le CCAM elle-même, mais également sur les modalités de son déploiement. Les résultats de l’enquête sont sévères pour la CCAM, jugez plutôt ...

Nouvelle CCAM : Un déploiement difficile mais aujourd’hui réalisé

Tout d’abord, quand les praticiens dentaires ont-ils basculé dans la nouvelle CCAM ? La prudence a été de rigueur, puisque près de la moitié l’ont fait durant les mois d’octobre et de novembre. Les pionniers courageux qui l’ont fait en Juin-juillet, et ils sont de tout de même 36%, ont le sentiment d’avoir essuyé les plâtres et permis de corriger les BUGS et erreurs de départ. Ainsi il apparaît que les reports successifs de la date de mise en place de la CCAM n’ont pas été inutiles.

Les difficultés ne sont pas réellement venues du délai de mise en œuvre, jugé suffisant par une majorité (53%) mais plutôt du manque d’informations et d’aides apportées par les organismes officiels et professionnels qui ont été jugées insuffisantes par les 2/3 des praticiens dentaires. La CPAM reçoit la palme des commentaires les plus critiques : indifférence, amateurisme, aucune aide, aucun écrit si ce n’est des menaces en cas de non application de la CCAM ...

Côté éditeurs de logiciel, les appréciations sont plus mitigés, 48% d’opinions favorables pour 52% de défavorables, illustrant les différences de performance des prestataires concernant cette migration: certains étant fortement critiqués, d’autres recevant des compliments.

Globalement le bilan du processus d’implantation est assez positif puisque les praticiens dentaires estiment aux 2/3 que leur cabinet est maintenant au point pour gérer la nouvelle CCAM et ceci seulement 1 mois après son basculement définitif. Le résultat est plutôt satisfaisant quand on pense à la révolution introduite par la CCAM dans la gestion administrative des actes dentaires.

Un accouchement difficile "aux forceps" mais aujourd’hui abouti. Cependant le "bébé" est-il au niveau des espérances de ses géniteurs ? Et là, hélas, les choses se gâtent.


Nouvelle CCAM : un jugement sans appel !

Les praticiens dentaires voient bien peu d’attraits à cette nouvelle CCAM.

Les critiques les plus sévères concernent sa complexité et la difficulté à l’utiliser qui apparaît pour près de 4 praticiens sur 5. L’expression "usine à gaz" revient à de nombreuses reprises dans les commentaires.

Les nomenclatures sont jugées trop compliquées pour certaines prothèses (les bridges de plus de 3 éléments). A 70%, les praticiens ne l’estiment pas vraiment exhaustive et mal structurée: "il manque les bridges collés, les éléments de bridge en extension, les prothèses résine de 1 à 8 dents en transitoire, ...".

La lourdeur de saisie des actes et le temps perdu est soulignée par certains, ce qui rendrait le recours à une assistante indispensable, et ceci en période de "choc de simplification", provoquant une grande incompréhension de la part des praticiens. 82% des interviewés sont nostalgiques de l’ancienne NGAP et trouvent la CCAM moins adaptée à leur pratique professionnelle. Ils estiment qu’il aurait simplement fallu la moderniser régulièrement plutôt que de la remplacer purement et simplement. Les seuls commentaires positifs concernent l’alignement que permet la CCAM avec les médecins.


La CCAM, loin de ses objectifs

Mais là où la CCAM paraît le plus en difficulté aux yeux des praticiens dentaires, c’est qu’elle semble ne pas avoir atteint ses objectifs. En particulier, la revalorisation de certains actes qu’elle aurait dû permettre n’est reconnue que par 23% des praticiens sondés.

Pour le mieux, ces revalorisations sont perçues comme mineures et bien en deça des espérances et des réalités économiques. Son objectif qui consistait à valoriser les actes en fonction de leur difficulté technique, du temps passé et du plateau technique s’y rapportant n’est pas atteint pour la majorité des praticiens. Par ailleurs, certains pointent que le fait de faire figurer dans les nomenclatures les actes non remboursés les met en difficulté face à leurs patients pour justifier des décisions qui sont de la responsabilité de la CPAM.

Enfin, et c’est une conclusion guère positive de notre enquête, les chirurgiens-dentistes ne sont que 16% à penser que la CCAM aura une influence positive sur leur pratique professionnelle. Restons cependant sereins pour l’avenir, l’analyse des réponses par profil, laisse en effet apparaître des appréciations un peu moins négatives pour les femmes et les jeunes générations de praticiens. Leur place étant amenée à se renforcer, les défauts initiaux de la CCAM étant probablement corrigés à terme, le climat général professionnel s’apaisant et l’habitude s’installant, la CCAM connaîtra probablement une vie moins controversée qu’à sa mise en place.

A chacun de s’employer à ce qu’il en soit ainsi.

La Rédaction














* Le sondage Express des praticiens dentaires sur la mise en place de la CCAM a été réalisé du 19 au 22 novembre 2014.
Il a consisté en l’envoi par mail à 5000 praticiens dentaires d’un questionnaire (cliquez ici pour y accéder) à réponse interactive sur le WEB. Le questionnaire comportait 12 questions dont 2 de libres commentaires. 3 questions supplémentaires étaient destinées à définir le profil socio-professionnel du répondant : l’âge, le sexe, le type d’exercice (individuel ou collectif). Nous avons enregistré 436 retours de questionnaires intégralement remplis sur les 3 jours suivants l’envoi, soit un taux de retour de 8,72%.
Les résultats brut du sondage ont été ensuite pondérés selon la représentativité de l’échantillon des répondants par rapport à la population globale des chirurgiens-dentistes selon les critères socio-professionnels les plus discriminants, en l’occurrence le sexe et la tranche d’âge.


Office National de Publication et de Communication - Contact : 01 42 09 12 54 - technique-den@onpc.fr

Inscription Chirurgien-dentiste - Inscription Fournisseur - Inscription Laboratoire de prothèses dentaires

Se désabonner de la newsletter de l'Annuaire Dentaire